Politique
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Gallimard, 2017

Civilisation. Comment nous sommes devenus américains.

Coll. Folio essais n°640, 2018.

C'est quoi, une civilisation ? Comment ça naît, comment ça meurt ? L'effacement de la nôtre nous aide à répondre à ces questions vieilles comme le monde.

De la CIA au rap, de House of Cards à Baron noir, des primaries à nos primaires, c'est cette imprégnation de notre culture nationale par la civilisation américaine que Régis Debray dévoile avec une gaieté frondeuse, en reliant les menus faits de notre quotidien à l'histoire longue de l'humanité.

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Le Cerf, 2017

Le nouveau pouvoir.

Comment comprendre l’événement Macron ? L’apparent changement politique marque en fait une profonde mutation culturelle.

En un essai fulgurant, Régis Debray, directeur de la revue Médium, montre en quoi la France du catholicisme et de la République vient à son tour de s’inscrire dans l’avènement planétaire de la civilisation issue du néo-protestantisme.

Un livre indispensable pour comprendre ce qui s’est passé. Et pour anticiper ce qui va arriver.

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Gallimard, 2000

L'emprise.

On peut lire L'Emprise de deux manières : comme un texte de rupture ou bien de continuité.

Dans le premier cas, assez subalterne, on y verra le persiste et signe de l'hérétique après les foudres qui l'ont frappé lors de la guerre du Kosovo. Dans le second, plus intéressant, une mise à jour du Pouvoir intellectuel (1979), pour décrire comment l'ordre moral est aujourd'hui passé aux mains d'un nouveau magistère, la presse.

Assumant avec les moyens du bord la fonction immémoriale de pouvoir spirituel, le journalisme serait alors la figure moderne du cléricalisme. Dans cette situation, il n'est pas inutile de rappeler que le règne du clergé n'est pas celui du bon Dieu.

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Gallimard, 2000

I.F. - suite et fin.

I.F. = L'INTELLECTUEL FRANÇAIS.

I.O. = L'INTELLECTUEL ORIGINAL, VERSION 1900.

I.T. = L'INTELLECTUEL TERMINAL, VERSION 2000.

Il importe de rapporter l'état ultime d'une figure à son état princeps pour déceler ce qui unit et distingue l'IO et l'IT. D'embrasser d'un même trait l'élan, l'inflexion et la chute ; reconnaître la continuité depuis le point de lancement sans déguiser la déconvenue de l'arrivée.

L'héritier du nom est à la fois le continuateur du dreyfusard et son contraire. L'IF fut un éclaireur, c'est devenu un exorciste. Il accroissait l'intelligibilité, il renchérit sur l'opacité des temps. Il favorisa la prise de distance, il s'applique à resserrer les rangs.

Ce fut un futuriste, c'est, tout accrocheur qu'il soit, et volumineux, un déphasé, qui n'aide plus personne à devenir contemporain. Et c'est de lui qu'il faudrait maintenant s'émanciper.

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Le Seuil, 1998

La République expliquée à ma fille.

Le peuple. Les citoyens. Les étrangers. Les nationaux.

La laïcité. Les droits de l'Homme. L'universel…

Que signifient au fond ces mots trop usés, sans cesse invoqués et rarement définis ?

La République, répétons nous, à tout bout de champ. Bien sûr, mais encore ? De quoi parle- t-on, en fait ?

Questions élémentaires, donc fondamentales. Une jeune fille qui va bientôt voter est en droit de s'interroger.

Un ancêtre attentif peut tenter de lui répondre, en termes simples et accessibles à tous.

Cela s'appelait jadis l'instruction civique.

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Gallimard, 1992

Contretemps. Éloge des idéaux perdus.

Coll. Folio nº31, Gallimard.

J'ai partagé le vœu d'Alfred de Musset, toute honte bue, d'où ce recueil.

1981-1991. Rude décennie pour l'orgueil républicain. Celui-ci s'entendait dire Bruxellisez-vous, Disneylandisez-vous, Enrichissez-vous.

Il n'en croyait pas ses oreilles. On le tournait du dedans, sur ses arrières. Et comme ses mentors et amis ajoutaient, dans le même souffle, que rechigner là contre, c'était s'avouer ringard, nationaliste et réactionnaire de gauche ; qu'on a aussi sa vanité et qu'on ne veut pas passer sans phrases pour un idiot incurable, alors on argumente pied à pied, on gigote, on interpelle, au lieu de prendre acte que les jeux sont faits et que la protestation des attardés fait encore partie du jeu.

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La Différence, 1991

Christophe Colomb, le visiteur de l'aube.

Traité de Tordesillas (1494).

Amérique - découverte et exploration espagnoles.

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Gallimard, 1990

À demain, de Gaulle.

Coll. Folio n°48, Gallimard, 1996.

Qu'est-ce qu'un grand homme ?

On n'y répondra pas sans rompre le pieux consensus qui salue dans le héros du 18 Juin la voix plus que le texte, la grandeur plus que la pertinence, le panache du rebelle plutôt que la sagesse de celui qui avait prévu et préparé l'actuel chambardement de l'Europe et de nos illusions.

Remplacer l'encensoir par le télescope. Procéder à un renversement d'optique.

Au lieu de la dernière figure du XIXᵉ siècle, découvrir le premier contemporain du XXIᵉ siècle.À la place du vieux sorcier nationaliste, le sourcier des surprises de demain. Car le neuf et le vieux échangent aujourd'hui leur place.

De Gaulle fonde le courage du résistant sur l'intelligence de ce qui résiste. D'où la prescience du long terme. Un enseignement scandaleux qui aidera la gauche à renaître de ses cendres, pour un nouveau cycle d'histoire.

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Odile Jacob, 1989

Que vive la République.

La République n'est pas un régime politique parmi d'autres. C'est un idéal et un combat. Elle requiert non seulement des lois mais une foi, non seulement des services sociaux mais des institutions distinctes dont la première de toutes est l'École, non seulement des usagers ou des consommateurs mais des citoyens…

Un cri d'alarme, en forme de lettre ouverte au Président respecté d'une République humiliée.

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Odile Jacob, 1989

Tous azimuts.

Penser l'Europe de la défense, n'est-ce pas respecter l'Europe d'aujourd'hui, à la manière de ce que pourrait être un jour sa défense ou encore dessiner ce que devrait être l'Europe de demain pour qu'elle puisse se défendre après-demain ? Que l'on nous permette alors de reprendre, vingt ans après, une alternance pertinente qui valait alors pour la France : ou bien s'en remettre à un système priori, à une alliance et perdre toute indépendance continentale, ou bien se constituer un système propre, qui ne soit dirigé contre personne, mais mondial et tous azimuts…

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Gallimard, 1985

Les Empires contre l'Europe.

Rarement l'écart aura été plus grand entre l'état du monde et notre état d'esprit ; jamais le rapport des forces n'a été si complexe et le discours dominant plus simpliste.

La vulgate qui fait vibrer de concert partis politiques, intelligentsia et media dresse le monde libre encerclé et infiltré, le nôtre, face à une subversion essentiellement unique derrière ses masques de circonstances, le communisme totalitaire, principal adversaire de nos libertés. A ce conformisme terrorisant, Régis Debray oppose quelques démonstrations toniques et scandaleuses : que les démocraties se portent de mieux en mieux, que l'Union soviétique et son empire sont une puissance sur le déclin ; que le monde ne court pas à l'abîme et que l'Europe n'échappera pas au sort de la Finlande en se laissant aller à celui de Panama.

Pour l'auteur de La Puissance et les rêves, l'Est et l'Ouest, avec ce que ces notions réflexes véhiculent d'hallucinations épiques et de manichéisme simplificateur, relèvent de la romance collective qui ne fait que bercer le renoncement de l'Europe.

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Maspero, 1978

Modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire.

Si l’Europe de demain c’est : un consortium de multinationales égayé par de la dissidence, l’information sera :  beaucoup de spots publicitaires avec, au milieu, un peu de contre-information. Chapeautant le semis des émetteurs mixtes et privés : des anciens de mai, indépassables en matière de communication sociale et de conceptions publicitaires. Le tout relayé par les satellites IBM.

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Le Seuil, 1974

La guérilla du Che.

Coll. Le Point n°206, Seuil, 2008.

Dans ce livre, écrit sept ans après l'exécution du commandante Che Guevara, R.Debray prend clairement le parti pris d'un suicide politique et soutient la thèse selon laquelle le Che s'est laissé mourir en Bolivie, en 1967.

Comment ? Pourquoi ? À la suite de quels enchaînements ?

Écrit en 1974, ce rappel des faits par un témoin direct donne à chacun les moyens de comprendre ce qui constitue encore, pour beaucoup, une énigme.

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Le Seuil, 1974

Les épreuves du feu. La critique des armes.

Les mouvements révolutionnaires n'ont pas toujours la taille de leur pays, et c'est à l'histoire, non à la géographie ou à la statistique, de les départager.

Les luttes armées qui se sont déroulées dernièrement au Vénézuela, en Uruguay et au Guatemala ont toutes pour trait commun d'avoir été exemplaires par la netteté et l'ampleur de leur trajectoire. Dans aucun autre pays un mouvement révolutionnaire clandestin n'est parvenu aussi prés du but : le renversement de l'État bourgeois, la prise du pouvoir. C'est seulement là qu'on a pu, à divers moments selon les pays, au su et au vu des faits réels et non sur la foi des seules déclarations d'intentions, estimer possible, imminent ou plausible le déclenchement, sous l'impact ou à l'initiative de la guérilla rurale ou urbaine, de la crise finale : celle qui viendrait à bout du pouvoir établi.

Tel fut le sentiment, du moins parmi les militants révolutionnaires, au Vénézuela en 1963, au Guatemala en 1966 et en Uruguay en 1972 (avec la préparation du jour J par les Tupamaros). C'est pourquoi nous les avons pris pour cibles de l'analyse : l'effet de démonstration ou d'apprentissage est plus évident et plus lisible sur les sommets, aux points les plus forts de la lutte armée continentale. C'est de là que, pour les autres pays, il y a le plus de leçons à tirer.

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Maspero, 1974

Entretiens avec Allende sur la situation au Chili.

Coll. Point n°6, Seuil, 2018.

Le peu d’expérience politique que je possède, et le peu de connaissance de l’Amérique Latine que je possède, m’ont permis de remarquer qu’il y a beaucoup de gouvernements qui se disent révolutionnaires dans cette région du monde. Mais il y en a certains qui parlent plus qu’ils n’agissent, et d’autres, bien peu nombreux, qui agissent plus qu’ils ne parlent. On a l’impression ici de se trouver dans le second cas.

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Le Seuil, 1974

La critique des armes.

Lever la chape de silence et de mythes recouvrant les luttes armées d’Amérique latine ; condenser les acquis et les leçons de la guerre révolutionnaire ; oser regarder le présent en face pour préparer l’avenir : telle est l’ambition de cet essai de 1974.

Dix années consacrées à la cause de la révolution latino-américaine comme acteur, témoin ou organisateur, ont donné à l’auteur — qui ne manque pas du courage de dire — les moyens de savoir : de Fidel Castro à Che Guevara et Salvador Allende, du Venezuela à Cuba, de la Bolivie au Chili, Régis Debray a vécu de l’intérieur les principaux tournants d’une histoire continentale.

Pour aboutir à ce bilan critique, bien loin des enjolivements journalistiques et des survols dogmatiques, Régis Debray a dû d’abord retracer le parcours de quatre processus décisifs de lutte armée en Amérique latine : Venezuela, Bolivie, Tupamaros, Guatemala, minutieusement rétablis dans leur vérité. Bien qu’elles rassemblent les pièces du dossier dont sont présentées dans cet ouvrage les conclusions, ces Épreuves du feu seront publiées à part. Il a paru plus urgent de mettre à la disposition des militants, avec ce premier volume, la reddition de comptes d’un autre militant.

Révolution dans la Révolution avait fait date en son temps. Transformé, sans doute à tort, en manuel d’action par de nombreux militants latino-américains, ce livre avait reçu, en guise d’échos de presse, les échos des coups de feu qui claquaient dans beaucoup de montagnes et de capitales d’Amérique.

À l’orée d’une nouvelle période de luttes insurrectionnelles, au lendemain du putsch chilien, la Critique des armes, intervention politique plus complexe mais peut-être plus cinglante et mieux étayée, risque à nouveau de déranger beaucoup de monde, ou d’en réveiller quelques-uns.

Mais la polémique n’est pas ici une fin en soi : c’est un moyen mis au service d’une volonté fondamentale - aider à l’essor ou à la poursuite des luttes révolutionnaires, en Amérique latine comme ailleurs.

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Maspero, 1971

Nous, les Tupamaros suivi de Apprendre d'eux.

Uruguay, Tupamaros, Amérique latine, Abraham Guillén, Gérard Chaliand, guérilla, terrorisme révolutionnaire, démocratie, révolution, focos, guerre, mouvement de masse, Cuba, MLN Mouvement de Libération Nationale, PC Parti communiste, militaire, Montevideo, faillite, attentat, crise sociale, mouvement clandestin, clandestinité, propagande, répression, population, plan Tatu…

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Maspero, 1967

Essai sur l'Amérique Latine.

Cahiers libres, n°108.

Amérique latine - politique et gouvernement - 1948 -…

Cuba - politique et gouvernement - 1959 -…

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Maspero, 1967

Révolution dans la révolution.

Cahiers libres, n°98.

Lutte armée et lutte politique en Amérique latine.

Ce livre, écrit à la Havane, a été rédigé après de longues discussions avec Fidel Castro, qui a tenu à en relire lui-même le texte.

Plus de deux cent mille exemplaires en janvier 1967 à Cuba, il a fait l'objet de nombreuses discussions et polémiques.

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Gallimard, 2022

Des musées aux missiles.

Pas de panique. C’est toujours ainsi que les choses se passent.

La guerre, c’est quand l’histoire se remet en marche. La paix, c’est quand dominent les arts de la mémoire. Guerre et paix. Cela alterne.

Diastole, laisser-faire laisser-dire, systole, on serre les poings et les rangs. Les sociétés aussi ont un cœur qui bat. Tout se passe comme si les grandes vacances allaient devoir se terminer en Europe, que nous sortions du régime mémoire, pour aborder, once again, le régime histoire.

Il y a un temps pour tout. Pour le patrimonial et pour les arsenaux. Pour le musée et pour le missile. Le passage de l’un à l’autre est toujours déconcertant, mais l’Européen a assez d’expérience pour ne pas s’étonner du changement de phase, et de pied.

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Gallimard, 2020

France laïque.

Le titre, pour une fois, ne comporte pas de point d’interrogation.

La collection Tract fut inaugurée par Régis Debray, avec son Europe fantôme.

Les revenants ayant la mauvaise habitude de disparaître ou de se rappeler à nous, il fallait bien qu’un autre prétendant se manifeste.

La loi contre le séparatisme en fut l’occasion.

Le fantôme de la laïcité a donc resurgi. Jules Ferry et Jean Jaurès se sont portés candidats.

Debray qui s’est fendu en 2001 d’un rapport sur L’enseignement du fait religieux à l’école, ne pouvait pas rester les bras croisés.

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Gallimard, Tracts, 2020

Alignez-vous !

Il n’est nul besoin d’aimer le monde qui vient pour le voir venir, annonçait Chateaubriand, l’enchanteur aux bonnes jumelles. Des paroles à méditer, par quiconque entend, bon gré mal gré, se mettre en ligne avec le temps assez peu aimable qu’on aimerait ne pas voir arriver jusqu’à nous.

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Gallimard, Tracts, 2020

Le dire et le faire.

La communication, dont vit la classe politique qui s’imagine pouvoir survivre par elle à son discrédit, a tué le politique et ruiné sa crédibilité. Cet art meurtrier est aussi celui de ne pas répondre aux questions, mais très abondamment. Parmi ces éléments de langage, il en est un qui frappe par son omniprésence : le viral faire en sorte que du politicien.

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Gallimard, Tracts, 2020

Quitte ou double.

Convenons néanmoins que c’est une drôle de guerre, celle où le commandant en chef a pour mot d’ordre : planquez-vous ; où une mobilisation générale met à l’arrêt ; où on appelle à ne plus faire société pour faire nation, à s’isoler pour se serrer les coudes et à écarter les corps les uns des autres pour se rapprocher d’eux en esprit.

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Gallimard, Tracts, 2019

L'Europe fantôme.

Pour mieux comprendre ce qui lui reste d’emprise sur les esprits, il faut rendre à l’idée sublime d’Union européenne son aura d’origine. Et rappeler à ceux de ses vingt-sept membres qui l’auraient oublié d’où vient la bannière bleue aux seulement douze étoiles d’or : du Nouveau Testament, Apocalypse de saint Jean, 12.

L’emblème qui flotte au-dessus de nos têtes qui ne croient plus au Ciel remonte à l’an 95 de notre ère et célèbre l’imminent avènement du Royaume. Vision mystique engrisaillée, projet politique encalminé : les deux ne sont pas sans rapport.

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Gallimard, 2019

Le siècle vert.

Un autre monde est en train de naître devant nos yeux. Un autre esprit, dans nos façons de penser, d'espérer et d'avoir peur.

L'angoisse écologique qui donne sa couleur au siècle nouveau n'annonce rien moins, pour notre civilisation, qu'un changement d'englobant.

Ce fut l'Histoire, ce sera la Nature. De quoi prendre le vert au sérieux.

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Suite...
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Le Cerf, 2014

L'erreur de calcul.

Les déclarations d'amour marquent rarement un tournant historique, mais nos annales retiendront sans doute le J'aime l'entreprise lancé par un éphémère Premier ministre au Medef un jour d'août 2014.

Les cris du cœur ont leur ambiguïté. Celui-ci est à longue portée. Comment l'interpréter au juste ?

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Flammarion, 2012

Rêverie de gauche.

La victoire aux élections ? Oui, tant mieux. Et puis après ? Préparer un autre avenir, c'est aussi engager les leçons du passé. Régis Debray se prend à rêver.

Il vagabonde dans l'histoire, récente et lointaine.

Et c'est stimulant, cocasse et lucide.

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Flammarion, 2010

À un ami israélien. Avec une réponse d'Élie Barnavi.

Je suis sûr, en abordant cette rive bardée d'écueils, de me brouiller avec la moitié plus un de mes meilleurs amis. Il se trouve simplement qu'un Gentil se sent les coudées plus franches avec un juif d'Israël…

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CNRS Éditions, 2008

L'intellectuel face aux tribus.

Quand le sacré, par retour de balancier, s’invite dans le débat d’idées et pénètre en force dans les rues et les maisons, dans quelle situation se retrouve l’homme ou la femme qui ne se veulent tenus par aucune obédience (le romancier, le cinéaste, le chroniqueur, le poète) ?

Dans la situation peu enviable mais assez probable du profanateur, traître aux siens et à la Vérité. Une vieille affaire, me dira-t-on. Autant dire qu’elle a commencé dans le sang. Celui de Socrate, condamné à mort pour impiété.

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Flammarion, 2007

L'obscénité démocratique.

Non ce n'est pas la démocratie qui est obscène ! C'est la scène républicaine qu'il faut sauver de l'obscénité, au moment où la politique devient le tout-à-l'ego d'un pays en proie aux tyrannies de l'audimat, de l'émotif et de l'intime.

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Gallimard, 2006

Supplique aux nouveaux progressistes du XXIe siècle.

Anciens/Modernes… Réac/Progressiste… Arrière-garde/Avant-garde. À la scène comme à la vielle, les manichéismes font la parade.

On se dispute au XXIe siècle avec les mots du XIXe. Et si on mettait nos panoplies à jour ?

Tel est le déchirant réexamen que propose cette adresse aux colporteurs de clichés défraîchis. Contre la traque du nouveau réac, l'esquisse d'une gauche tragique.

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Fayard, 2004

Chroniques de l'idiotie triomphante, 1990-2003.

Le recueil qui suit est centré sur le terrorisme, les deux guerres d’Irak, la France et le droit international. Il se compose de tout ce que j’ai publié à ce propos, bref ou long, journal, magazine, colloque ou radio, entre 1990 et 2003.

Cette séquence de dix ans, riche en événements, comme on dit, avec, en point culminant, l’énorme fait divers du 11 septembre, offre à ces coups d’épée dans l’eau une certaine unité de lieu, de temps et d’action.

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Albin Michel, 1999

Le code et le glaive. Conférence à la Sorbonne.

Dans ce qu'il a appelé l'examen de conscience d'un républicain, Régis Debray dévoile sans crainte les non-dits de la République : la passion, la guerre, la patrie. Ceux que les discours pieux refoulent pudiquement.

Or, que peut le code sans le glaive ? Et le droit sans l'amour ? Voilà qui remet l'Euroland à sa place, modeste, très modeste…

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Arléa, 1993

Un mot encore, cher Béré…

Au souvenir de P.Bérégovoy.

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Alain Moreau, 1980

L'espérance au purgatoire.

Coll. Press Poche.

Recueil d'articles de Régis Debray, parus dans différents journaux - Le Nouvel Observateur, Le Monde, Le Monde Diplomatique, Rouge, Politique Hebdo.

Régis Debray a toujours préféré le réel aux textes, Joseph Conrad à Emmanuel Kant.

Athée, fasciné par le nom de Dieu, il s'est donné pour tâche de penser ce qui échappe à la raison raisonnante.

De son engagement révolutionnaire en Amérique Latine à sa découverte des frontières, l'itinéraire d'un homme qui n'est jamais là où l'on l'attend.

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Le Seuil, 1978

Lettre aux communistes français et à quelques autres.

À l'heure où la Gauche la plus forte d'Europe semble frappée d'impuissance politique, une tentative de revigorer l'optimisme historique de tous ceux qui ont assez d'avoir mal à la Gauche, avec pour objectif: sauver la volonté de Révolution - et, dans l'immédiat, de changement - de l'absurde, de la dérision, de l’écœurement.

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Maspero, 1968

Déclaration devant le Conseil de guerre. Camiri, Bolivie.

À l’instar de Che Guevara, Régis Debray tente de participer à la tentative de création d’un foyer de guérilla en Bolivie à la fin des années 60.

Peu de temps avant l’arrestation et l’exécution du Che, Debray est lui-même arrêté et comparaît devant un tribunal militaire en novembre 1967. Il est condamné par ce tribunal à une peine de 30 années d’emprisonnement.

Cette brochure reprend la déclaration politique qu’il formula avant d’être condamné.

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Maspero, 1968

Le procès Régis Debray.

Cahiers libres, n°111.

24/04/1967-11/01/1971.

Arrestation de R.Debray lors d'un combat entre guérilleros procastristes et l'armée bolivienne le 20 avril 1967 et mise en détention au secret à Camiri pour participation à la lutte armée ; le président bolivien Barrientos déclare Les aventures de Régis Debray se termineront en Bolivie.

Les interventions de l'ambassadeur de France D. Ponchardier ; rejet de la demande d'Habeas corpus ; inquiétudes internationales sur le sort de R.D. ; réactions irritées du gouvernement bolivien et rumeurs de peine de mort ; article d'O.Todd du Nouvel Observateur Fusilleront-ils Régis Debray ? (24/05/67).

Juin : instruction du procès devant un tribunal militaire.

Appel du Général de Gaulle au président Barrientos.

Article de F. Maspero, éditeur de R.D. Je reviens de Bolivie (Nouvel Observateur, 21/06/67).

Entrevue entre R.D. et le vicaire apostolique de La Paz Andres Kennedy.

R.D. révèle à un journal bolivien la Presencia qu'il aurait passé un mois en compagnie de Che Guevara.

La demande de R.D. d'assurer lui-même sa défense est refusée.

26 sept. 1967 : le conseil de guerre s'ouvre à Camiri.

Projet d'échange de R.D. contre des prisonniers politiques détenus à Cuba. Confirmation de la mort du Che ; message de R.D. paru dans le Nouvel Observateur du 1er nov. 1967 : Ce que je demande à mes amis.

R.D. est condamné à 30 ans de prison.

Mariage de R.D. avec la Vénézuélienne E.Burgos à Camiri (févr. 1968).

Intervention de A.Malraux, F.Mauriac et J.-P.Sartre auprès du président Ovando (1969) pour sa libération.

Le 23 déc. 1970 R.D. est libéré, après 44 mois de détention, par le nouveau président bolivien Juan José Torres.

Expulsé au Chili.

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Ouvrages collectifs, préfaces
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Gallimard, Coll. Folio, 2016

La laïcité au quotidien. Guide pratique.

Nous avons tous en tête des affaires traitées autant par les médias qu'utilisées par le personnel politique, dans lesquelles la laïcité tient le mauvais rôle. La loi qui a instauré la séparation des Églises et de l'État semblait donner une ligne de conduite claire.

Mais la morale laïque se heurte à des obstacles nouveaux, nés souvent du brouillage entre le public et le privé, de la prééminence de l'individu sur le citoyen.

Chacun garde en mémoire les faits de société qui semblent remettre en cause son principe, comme s'il s'opposait, par des glissements continus, aux convictions personnelles : la cantine scolaire doit-elle proposer différents types de repas ? le caricaturiste peut-il faire preuve d'irrévérence sans être sous le coup d'une condamnation ? peut-on autoriser le travail pendant le jour du seigneur ? dans quels lieux célébrer les funérailles présidentielles ? est-il acceptable qu'une femme préfère être examinée par une doctoresse plutôt que par un docteur ?

A toutes ces questions qui se transforment en casse-tête pour la vie collective, Régis Debray et Didier Leschi répondent en rappelant ce que dit la loi de 1905 sur l'exercice de la laïcité, plus prévoyante qu'on ne le croit, et font également appel au bon sens et à la volonté de vivre selon, comme ils l'écrivent, un régime de cohabitation civilisée. 38 cas pratiques, depuis A comme Aumônerie jusqu'à Z comme Zèle (en passant par Cloches et Muezzin, Foulard, Dimanche, Non-mixité, Vues de l'étranger), soumis à l'examen impartial et informé de Régis Debray et de Didier Leschi.

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Grasset, 2014

Que reste-t-il de l'Occident ?

À la manière des contes philosophiques du XVIIe siècle, cet ouvrage se présente comme un échange épistolaire entre le philosophe Régis Debray et le reporter international Renaud Girard sur la question du déclin présumé de l'Occident. Dans ce livre rapide et brillant, Renaud Girard répond à l'argumentaire de Régis Debray, qui décrit les cinq grands atouts et les cinq grands handicaps de l'Occident.

Vient d'abord l'exposition des atouts : une cohésion sans précédent, le monopole de l'universel, l'école des cadres de la planète, le formatage des sensibilités humaines, et l'innovation scientifique et technique. Dans sa réponse, Renaud Girard livre des exemples, tirés de ses reportages de terrain, qui viennent nourrir ou tempérer les affirmations de son correspondant. Il souligne surtout l'atout majeur de l'Occident à ses yeux : l'État de droit.

Viennent ensuite les handicaps qui affaiblissent les Occidentaux sans qu'ils s'en rendent vraiment compte : l'hubris du global, un aveuglant complexe de supériorité, le déni du sacrifice, la prison du temps court, la dissémination du perturbateur (tous les groupes, formels ou non, islamistes ou non, qui refusent de jouer le jeu). Renaud Girard nourrit d'illustrations ses points de convergence et de divergence avec Régis Debray.

Chacun conclut l'échange avec une postface d'une dizaine de pages.

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Gallimard, 2012

Exercices de survie.

Coll. Folio n°5712, Gallimard, 2014.

J'étais dans la pénombre lambrissée, discrètement propice, du bar du Lutetia, quasiment désert. Mais ce n'était pas l'heure ; je veux dire, l'heure d'y être en foule, l'heure d'y être attendu ou d'y attendre quelqu'un. D'ailleurs, je n'attendais personne.

J'y étais entré pour évoquer à l'aise quelques fantômes du passé. Dont le mien, probablement : jeune fantôme disponible du vieil écrivain que j'étais devenu.

J'avais tout juste le désir d'éprouver mon existence, de la mettre à l'épreuve.

Nous sommes en 2005, Jorge Semprun se confronte à son passé et relate, comme il ne l'a encore jusque-là jamais fait, son expérience de la torture. Il nous offre un témoignage sans pathos, récit à la fois poignant et détaché, d'où se dégage une perception philosophique prégnante. Un nouvel éclairage saisissant de ce que fut ce singulier penseur.

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La Table Ronde, 2004

Haïti et la France.

Quand le signataire d'un rapport officiel est Régis Debray, on n'encourt pas le risque de subir un patois énarchique : le texte est d'un écrivain, ce qui le distingue de toute prose administrative. La sensibilité et le style du destinataire, Dominique de Villepin, le distinguent pareillement de ses pairs. Voilà deux raisons qui suffiraient à en justifier la parution dans une maison d'édition rien moins qu'officielle. Il en est une troisième, plus impérieuse : il s'agit d'Haïti, pays francophone, dont le peuple martyr mérite toute notre sollicitude - Denis Tillinac.

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Arléa, 1994

Il s'agit de ne pas se rendre.

Ce petit livre aigu et dérangeant ne prétend pas à la rigueur de l'écrit. Il se fait l'écho d'une liberté de ton et de parole telle qu'elle s'exprima, pendant toute une semaine, sur l'antenne de France Culture.

Les deux interlocuteurs qui dialoguent ici interprètent différemment l'effondrement du communisme, le recul de l'État-nation, la mondialisation culturelle ou économique, pour ne citer que ces exemples. Mais une même exigence les réunit : le refus de consentir aux molles facilités du prêt-à-penser contemporain.

Régis Debray et Jean Ziegler ont longtemps partagé, chacun à sa façon, les mêmes espérances et les mêmes engagements. Au-delà de leurs divergences avérées et qu'on retrouvera mises au clair sans dérobades, ils se reconnaissent néanmoins, l'un comme l'autre, dans ces vers du grand poète turc Nazim Hikmet qui donne leur titre à ces conversations : l'air est lourd comme du plomb ; je crie, je crie, je crie, je crie.

Être captif, là n'est pas la question Il s'agit de ne pas se rendre.

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Le Seuil, 1974

Demain, l'Espagne.

Après l’écroulement quasi simultané, en 1974, des fascismes portugais et grec, l’attention ne pouvait se porter que sur l’Espagne ; là aussi, les jours ou les mois du régime paraissaient comptés, surtout après l’attentat contre l’amiral Carrero Blanco, premier ministre, à la fin 1973, et l’hospitalisation du dictateur durant l’été suivant.

À la même époque et dans la perspective d’un proche et inéluctable changement des données de la vie politique espagnole, se produisait dans l’opposition un événement majeur : la constitution d’une junte regroupant des forces anti-franquistes, des monarchistes aux communistes.

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Les Temps modernes, 1970

Notes de prison. Temps et politique.

Les Temps modernes, n°287