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Libéré, délivré, retraité ... 1993-2024
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L'esprit d'escalier à l'œuvre, 2010 - 2015.

2010 - Dégagements.

2011 - Du bon usage des catastrophes.

2012 - La jeunesse du sacré.

2013 - Modernes catacombes, Le bel âge.

2015 - Un candide à sa fenêtre, Madame H..

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Régis Debray avec Bernard Pivot (archive personnelle)

2011.

Janvier, Régis Debray est élu membre de l'Académie Goncourt (au couvert de Michel Tournier).

2013.

Tribune, proposant l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon.

2014.

Régis Debray, itinéraire d’un candide, réalisé par Yannick Kergoat, écrit par Régis Debray, produit par KG productions.

2015.

Démissionne du jury de l’académie Goncourt.

2016.

Benjamin, dernière nuit, écrit par Régis Debray, une œuvre musicale de Michel Tabachnik, Opéra de Lyon, mars.

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L'heure des bilans, 2018- 2023.

2018 - Bilan de faillite.

2019 - Du génie français.

2020 - D'un siècle l'autre.

2021 - Éclats de rire.

2022 - L'Exil à domicile.

2023 - Le dernier souffle.

2023 - Où de vivants piliers.

2024 - Bref.

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Comment les livres changent le monde, 2021

2021-2022.

Avec Régis Debray, Didier Leschi, Alban Cerisier, à France Culture.

Le fil du 20e siècle au travers d’ouvrages majeurs. 15 auteurs, 15 livres clés. Sartre, Camus, Orwell, Soljénitsyne…

Après avoir analysé le poids des essais, parus à partir de 1945 à la fin du siècle dernier, c’est à sa première moitié que se consacre cette nouvelle saison. Gide, Kafka, Hitler, Valéry, Malraux, Zweig…

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Entretien entre Régis Debray et Sylvain Tesson dans Le Figaro, 2022

Quelques secondes d’intelligence débridée, à la fois profonde et spontanée, gratuite parce qu’elles ne visaient pas à répondre à une question – faut-il changer le monde ou le contempler ? – mais à persuader l’autre de l’excellence et de l’inventivité de sa réflexion, de la multitude des bonheurs d’expression dont chacun était capable.

Chaque propos était moins une réplique que la confirmation qu’ils se savaient, à tour de rôle, les meilleurs dans un exercice rare. Le narcissisme de Régis Debray, s’écoutant parler et briller sous l’écoute à la fois admirative et critique de Sylvain Tesson, l’humilité apparente de ce dernier ne dédaignant pas pourtant les feux d’artifice du verbe.

Cette manière, moins de dialoguer que de transmettre, à chaque fois dans sa totalité le bloc d’une idée, d’un sentiment, d’une nostalgie et d’une espérance, rendait passionnant l’antagonisme – sans doute forcé pour les besoins de la cause – entre leurs deux natures, entre leurs deux histoires, entre le respect de l’un pour l’immobilisme, la plénitude et la beauté du monde et le détachement contraint de l’autre.

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L'exil à domicile, 2022

Se sentir chaque jour un peu moins de son temps, un peu plus anachronique, n’a pas que des inconvénients.

Une personne déplacée peut revoir en souriant tout ce qu’elle avait cru devoir prendre au sérieux, et qui l’était si peu en fin de compte : déchirements intellectuels, bisbilles politiques, plans sur la comète, bref, tout ce qui se fane inexorablement avec les ans.

Pas de quoi se griffer le visage tant il y a de bonheur, en contrepoint, à voir resurgir, en bout de course, plus vivaces, plus entraînants que jamais, les héros de roman dont il nous est arrivé d’usurper l’identité dans notre for intérieur, parce qu’en nous prêtant leur vie, le temps d’un éclair, ils nous ont rendu la nôtre presque digne d’avoir été vécue.

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La flamme, le souffle, la mort, 2023

Au Docteur Grange, Le dernier HOMME que j'aurai rencontré dans ma vie. Je suis arrivé dans son hôpital déjà serein, mais peut-être encore troublé. Dès les premiers mots, il a su me rappeler les termes - ou plutôt le terme - de la condition humaine, avec assez de délicatesse pour que je retrouve immédiatement ma joie de vivre, si courte que l'on puisse en fixer l'échéance. Obtenir des malades qu'ils meurent joyeux parce que confiants n'est pas donné à tout le monde. Demandez-lui le secret, il le possède - Pierre Sanguinetti.

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Où de vivants piliers, 2023

Fût-il en fin de carrière ou de vie, un cadet de l’art d’écrire ne saurait déménager à la cloche de bois, sans régler ce qu’il doit aux grands aînés qui l’ont, à leur insu, incité à poursuivre ou à tenter de rebondir. Tous les écrivains abritent au fond de leur cœur des passagers plus ou moins clandestins, souvent de la génération précédente, qui font pour eux office d’incitateurs ou d’excitants.

Intercesseurs et éveilleurs, disait Julien Gracq. Pas toujours les plus connus, et souvent inattendus. On s’en émancipera peut-être un jour, mais ce sont eux, à leur insu, qui nous ont lâché la bride. C’est à ces maîtres proches ou plus lointains auxquels je voudrais rendre ici hommage – ou témoignage. En rêvant de voir un jour des confrères bien plus qualifiés nous révéler leurs dettes d’honneur… comme un carnet de bal à conserver.

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Bref, 2024

L’amateur de formes brèves n’est jamais à court de ressources pour donner à une pirouette les allures d’une pensée, et d’une esquive une esquisse. C'est l'avantage quand le sens est dans la frappe, à bon entendeur salut.

On connaît les liens ancestraux, unissant le militaire au lapidaire - depuis le veni, vidi, vici de Jules César jusqu'au laconisme gaullien.

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Laurence et Antoine
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Gallimard, 1986

2061… Fais un nœud à ton mouchoir, papa. Et toi, promets-moi de ne pas être en retard. J'en ai assez d'attendre.

On achète des billets à l'avance ? Pas besoin. Le premier arrivé fera la queue pour l'autre.

La comète de Halley revient tous les soixante-seize ans, et l'auteur a pour point d'honneur de ne pas rater un seul de ses passages, comme il le rappelle à sa fille à la sortie du planétarium, en 1986.

Lettre d'amour ? Aide-mémoire trop personnel ? Démystification ? Tout cela ensemble, dans une douceur très quotidienne.

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Gallimard, 2019

Un dépôt de bilan peut se consigner dans la bonne humeur, avec clins d'œil et sourires. C'est cette variante teintée d'humour, rarement pratiquée au tribunal de commerce, qu'a choisie Régis Debray, dans cette lettre d'un père à son fils bachelier, en quête de conseils sur la filière à suivre. Littérature, sociologie, politique, sciences dures ?

En empruntant le langage entrepreneurial, celui de notre temps, l'auteur lui expose les bénéfices qu'un jeune homme peut dorénavant attendre de ces divers investissements.

En lui recommandant instamment d'éviter la politique.

Bien au-delà de simples conseils d'orientation professionnelle, ce livre-testament voudrait faire le point sur le métier de vivre dans le monde d'aujourd'hui, sans rien sacrifier aux convenances. Beaucoup d'adultes et quelques délurés sans âge particulier pourront sans doute y trouver leur compte.